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Plusieurs milliers de personnes à Tunis pour les obsèques de Belaïd

8 Février 2013 , Rédigé par ATRACH MOHAMED

Plusieurs milliers de personnes à Tunis pour les obsèques de Belaïd

Plusieurs milliers de personnes à Tunis pour les obsèques de Belaïd

L'armée était déployée vendredi 8 février dans plusieurs villes de Tunisie, quasi paralysée par une grève générale pour les obsèques de l'opposant Chokri Belaïd, dont l'assassinat a plongé le pays dans la tourmente.

Une foule d'au moins cinq mille personnes, qui continue de grossir, était rassemblée à Djebel Jelloud, un quartier de la banlieue sud de Tunis, pour participer aux funérailles dans l'après-midi de Chokri Belaïd, abattu de trois balles tirées à bout portant devant son domicile tunisois mercredi.

Ils scandaient des slogans contre les islamistes du parti Ennahda au pouvoir, comme lors des manifestations et violences antigouvernementales qui ont éclaté après la mort de cette figure politique très médiatisée depuis la révolution de 2011 qui a renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali.

TOUS LES VOLS ANNULÉS

Le pays tournait au ralenti après l'appel à la grève générale par des partis et la centrale syndicale historique, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT, 500 000 membres), la première de cette ampleur depuis 2011. Tous les vols depuis et vers la Tunisie ont été annulés à l'aéroport de Tunis-Carthage, le principal du pays, selon des sources aéroportuaires. En ville, les rues étaient largement vides et seuls de rares bus étaient visibles. Le tramway de Tunis semblait fonctionner, mais les rames étaient désertes.

A Tunis, des camions de l'armée ont été déployés sur l'avenue Bourguiba, épicentre des heurts entre policiers et manifestants. Les militaires viennent renforcer un important dispositif policier, nombre de bus et de fourgons cellulaires étant déployés pour parer à tout débordement.

Les soldats ont été également déployés dans les villes de Zarzis (sud), autre point chaud près de la frontière libyenne, à Gafsa (centre), et à Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, devant les principales administrations.

Alors que, dans plusieurs villes, des centaines de personnes défilaient en scandant "Assassins" et "Chokri, repose-toi, on continuera ton combat", l'UGTT a appelé à une "grève pacifique contre la violence" et les autorités ont demandé aux citoyens d'"éviter tout ce qui porterait atteinte à la sécurité publique".

CRISE POLITIQUE AGGRAVÉE

L'assassinat de Chokri Belaïd, sans précédent dans les annales contemporaines, a déclenché deux jours de violences opposant policiers et manifestants à travers le pays. Un policier y a été tué. La famille a demandé à l'armée de protéger le cortège. "Mon fils est un homme qui a vécu avec courage et dans la dignité. Il n'a jamais eu peur, il est parti en martyr pour son pays", répète Salah Belaïd aux visiteurs venus s'incliner devant la dépouille couverte de fleurs dans le domicile familial orné du drapeau national.

Quelque 3 000 personnes, dont les rangs ne cessent de grossir, étaient rassemblées vers 10 h 30 devant la maison de la culture du quartier de Djebel Jelloud, dans la banlieue sud de Tunis, où le cercueil de Chokri Belaïd est exposé, couvert de fleurs. Une procession doit traverser le quartier pour rejoindre le cimetière voisin d'El-Jellaz où l'opposant assassiné sera mis en terre en début d'après-midi.

Depuis mercredi, les chaînes de télévision multiplient les chansons engagées et talk-shows enflammés donnant la parole à des politiques et de simples citoyens qui laissent libre cours à leur tristesse, leur colère et leur peur que le pays ne bascule dans l'instabilité. "Adieu, Chokri, martyr de la liberté !", scandait-on, entre fleurs et chandelles, à l'endroit où il a été abattu de sang-froid de trois balles tirées à bout portant devant son domicile tunisois. Terrassée par la douleur, sa veuve, Besma, observait le silence après avoir répété ces trois derniers jours que la mort de son mari avait été commanditée par les islamistes au pouvoir du parti Ennahda.

Ce meurtre a d'ailleurs aggravé la crise politique. Le premier ministre islamiste Hamadi Jebali a appelé mercredi soir à la création d'un gouvernement restreint de technocrates, ce que son propre parti, Ennahda, a rejeté fermement. La présidence a indiqué jeudi ne pas avoir "reçu de démission du premier ministre, ni les détails d'un cabinet restreint de technocrates" et M. Jebali n'est pas apparu en public depuis trente-six heures.

L'ambassade de France a appelé ses quelque 25 000 ressortissants à la prudence et annoncé la fermeture des écoles françaises (plus de 7 000 élèves) vendredi et samedi. Le ministère de l'enseignement supérieur a annoncé la fermeture des universités jusqu'à lundi.

Un policier dans le coma à Gafsa

Un policier tunisien était dans le coma vendredi, après avoir été tabassé dans la nuit par des manifestants dans la ville de Gafsa, dans l'instable bassin minier tunisien, a appris l'AFP auprès de sources médicales et de la police. Le policier a été violemment sorti de sa voiture et tabassé par une foule de jeunes. Les manifestants, qui dénonçaient le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd, ont aussi incendié un poste de police de la ville après que les forces de l'ordre se sont retirées à l'issue d'affrontements. – (avec AFP)

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